LES PLUMES
L’élément le plus connu chez les oiseaux est sans contredit la PLUME. La plume, cette structure incroyable, permet à l’oiseau de voler, de se garder au chaud ou au frais, de séduire un partenaire lors de ses parades nuptiales en saison de reproduction, et elles seront essentielles pour garder bien au chaud les œufs et les petits.
Les barbes de la plume sont accrochées les unes aux autres à la manière du velcro par les petits crochets de chacune des barbules.
Le plumage de l’oiseau est constitué de plusieurs types de plumes :
Le duvet : Ce type de plume est petit, duveteux et n’est pas rigide. Il permet de garder l’oiseau bien au chaud. Dès sa naissance, l’oiseau en est recouvert.
Plumes de vol : Elles sont longues et rigides, et permettent à l’oiseau de voler. Les rémiges sont les plumes des ailes et les rectrices, celles de la queue.
Plumes de contour : Elles couvrent le corps de l’oiseau et lui donnent sa forme.
Semi-plume : Intermédiaire entre les plumes de contour et le duvet.
Filoplume : Plume fine ressemblant à un cheveu et portant à son extrémité quelques barbes.
Les filoplumes sont toujours associées à des pennes, à des semi-plumes ou à du duvet.
Le toilettage : Les oiseaux passent une partie de leur journée à faire leur toilette. À l’aide de leur bec, ils replacent les barbes et barbules de leur plumage. Ils appliquent également une huile sur les plumes qu’ils sécrètent par la glande uropygiale située à la base de la queue. Cette huile nettoie et permet aux plumes de demeurer imperméables, belles et en santé.
La mue : Les oiseaux de proie muent une seule fois par année, de façon séquentielle, afin de ne pas se retrouver sans la possibilité de voler. Environ 4 à 8 semaines sont nécessaires pour muer tout le plumage. La mue a généralement lieu après la saison de reproduction.
Le poids en plumes : Le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) a plus de 7000 plumes. Son plumage représente 17 % de son poids, tandis que ses os ne représentent que 7 % de son poids.
Les plumes sur les pattes : La plupart des oiseaux de proie nocturnes possèdent des plumes sur leurs orteils. Ce dense plumage protège les pattes contre le froid et les morsures de rongeurs dont plusieurs se nourrissent.
LE DISQUE FACIAL
Le bec, les yeux et l’ouverture des oreilles des oiseaux de proies nocturnes sont entourés de plumes fines et rigides appelées filoplumes, qui forment le disque facial. Le disque facial agit comme un réflecteur parabolique canalisant les sons aux oreilles et permettant à l’oiseau de repérer précisément la localisation de sa proie, même si celle-ci se cache sous des feuilles. Le disque facial chez les hiboux et les chouettes est l’équivalent de notre oreille externe.
Les aigrettes : Les aigrettes sont un ornement de plumes présentes sur la tête des hiboux. Ce sont des plumes seulement et non des oreilles. Dans la langue française, on distingue les hiboux des chouettes par la présence ou non d’aigrettes. Les hiboux ont des aigrettes et les chouettes n’en ont pas.
L’asymétrie : Les hiboux et chouettes ont les oreilles asymétriques. En ayant les deux trous d’oreilles de différentes grosseurs et placés à différentes hauteurs sur la tête, cela leur permet de localiser la provenance d’un son avec une haute précision.
LA VISION
La structure de l’œil d’un rapace typique :
Les oiseaux de proie ont une vision hautement développée. Leur acuité visuelle est supérieure car ils ont plus de cônes et de bâtonnets que les autres vertébrés et leur rétine est une fois et demie plus épaisse. L’œil de rapace est de très grande taille; les yeux occupent le 2/3 de l’espace du crâne, se touchant presque à l’intérieur.
Cônes : Cellules photoréceptrices de la rétine permettant la vision des couleurs et permettant de former des images précises.
Bâtonnets : Récepteurs visuels de la rétine très sensibles à l’intensité lumineuse et permettant de discerner les mouvements.
Rétine : Membrane photo sensible de l’œil sur laquelle on retrouve les cônes et les bâtonnets.
La vision en couleur et la vision nocturne
Les oiseaux de proie diurnes peuvent voir les couleurs et peuvent distinguer les objets environ trois fois plus loin que les humains le pourraient. Leur vision nocturne est cependant faible.
Il semblerait que les oiseaux de proies nocturnes ne distingueraient pas les couleurs. Malgré tout, contrairement à certaines croyances, les chouettes et hiboux voient également très bien le jour. Le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus) voit encore mieux le jour que la nuit et il ne voit absolument rien dans l’obscurité totale!
Les oiseaux de proie nocturne possèdent une pupille (le rond noir au centre de l’œil) qui se dilate ou se contracte volontairement (contrairement aux humains). Lorsque l’oiseau dilate sa pupille à la noirceur, ceci permet de laisser entrer plus de lumière dans l’œil. Cette caractéristique, combinée au grand nombre de bâtonnets contenus dans leurs yeux, favorise la vision nocturne des hiboux et des chouettes, qui est trois fois supérieure à la nôtre.
Protection des yeux
Les oiseaux de proie diurnes, en particulier les buses et les aigles possèdent une arcade sourcilière prononcée qui agit comme un pare-soleil ou une casquette, protégeant ainsi du soleil.
Les faucons ont des moustaches noires ou foncées sous les yeux qui absorbent les rayons du soleil, empêchant ainsi d’être éblouis. Les joueurs de football n’ont rien inventé!
La membrane nictitante est une troisième paupière translucide qui balaie l’œil de l’intérieur vers l’extérieur. Cette paupière est assez transparente pour permettre à la lumière de passer à travers, et elle protège l’œil, surtout pendant la chasse.
Champ de vision : Leur champ de vision est très grand mais surtout concentré vers l’avant. Si on les compare aux autres espèces d’oiseaux, comme les pigeons, on remarque que le pigeon a les yeux sur les côtés de la tête, tandis que ceux des oiseaux de proie sont situés devant. Ceci leur donne une vision tridimensionnelle beaucoup plus adaptée à la chasse.
Des yeux fixes dans leur orbite
Les yeux des oiseaux de proie sont fixes à l’intérieur de leur orbite. Ils ne peuvent donc pas regarder à gauche et à droite sans bouger la tête comme nous le pouvons. Pour contrer à cet inconvénient, leur colonne cervicale est particulièrement mobile, elle possède jusqu’à 14 vertèbres (comparativement à 7 chez les humains). Cette particularité permet à certains oiseaux de proie d’exécuter une rotation de la tête jusqu’à de 270 degrés de chaque côté.
LE BEC
La forme du bec chez les oiseaux est adaptée selon leur habitude alimentaire. Chez les oiseaux de proie, le bec est crochu, courbé et les arrêtes sont très tranchantes. Il est utilisé par l’oiseau de proie non pas pour attraper sa proie, mais plutôt pour déchiqueter et couper la chair de sa proie.
« Dent » de faucon
Le faucon possède sur chacun des cotés de son bec une excroissance qu’on appelle la dent tomiale. Il utilise celle-ci afin de mettre à mort sa proie en lui disloquant une vertèbre cervicale.
Tubercule central
Chacune des narines du faucon est munie d’un déflecteur d’air que l’on appelle le tubercule central. Celui-ci ralenti l’air et aide à diminuer la pression qui pourrait entrer aux poumons lors des vols à très grande vitesse.
La voix et les cris
Les oiseaux de proie ne sont point reconnus pour leurs beaux chants, puisqu’ils crient (rapaces diurnes) ou hululent (rapaces nocturnes) pour communiquer. Certains entres-eux ont des cris perçants et intenses comme le faucon pèlerin et la buse à queue rousse, et d’autres ont des cris plus rigolos, comme celui du pygargue qui sonne comme un rire. Les urubus par contre n’ont pas de cordes vocales alors ils peuvent seulement grogner.
Hululement
Les chouettes et les hiboux sont bien connus pour leurs hululements. En générale, ils produisent ces sons pendant la période d’accouplement. Mâles et femelles hululent pour se communiquer entres eux. Certains, comme le grand-duc d’Amérique, font des hululements typiques (hoo hoo), mais d’autres produisent des sons très variés, tels le petit-duc maculé qui hennit comme un cheval et l’effraie qui produit un cri effrayant.
L’OUÏE
Les oreilles des oiseaux de proie sont habituellement bien cachées sous les plumes de la tête, mais elles sont cependant visibles sur la tête nue des vautours et condors. Ainsi, les oreilles ne sont que deux petits trous sur les côtés de la tête.
Sensibilité
Les oiseaux sont sensibles aux fréquences entre 1 et 5 kHz. La limite est d’environ 12 kHz. Les humains, eux, entendent des fréquences de 0,02 à 17 kHz.
L’ouïe des rapaces diurnes
Les oiseaux de proies diurnes ont une ouïe semblable aux humains. Étant des chasseurs visuels, ils n’ont pas besoin d’une ouïe surdéveloppée pour la chasse.
L’ouïe des rapaces nocturnes
Contrairement aux autres oiseaux, les hiboux et les chouettes possèdent une ouïe très développée ce qui permet à certains de capturer des proies dans l’obscurité totale. Certains peuvent entendre des fréquences beaucoup plus basses et beaucoup plus élevées que l’humain.
Disque facial
Le bec, les yeux et l’ouverture des oreilles des oiseaux de proies nocturnes sont entourés de plumes fines et rigides appelées filoplumes, qui forment le disque facial. Le disque facial agit comme un réflecteur parabolique canalisant les sons aux oreilles et permettant à l’oiseau de repérer précisément la localisation de sa proie, même si celle-ci se cache sous des feuilles. Le disque facial chez les hiboux et les chouettes est l’équivalent de notre oreille externe.
L’asymétrie
Les hiboux et chouettes ont les oreilles asymétriques. En ayant les deux trous d’oreilles de différentes grosseurs et placés à différentes hauteurs sur la tête, cela leur permet de localiser la provenance d’un son avec une haute précision.
L’ODORAT
LA REPRODUCTION
En général, les rapaces nichent en couple sur un territoire défini, leur terrain de chasse variant de 1 km2 à plus de 300 km2. Le couple sélectionne un site et commence à y construire un nid. Le mâle est plus actif et amène la nourriture à sa partenaire pendant la période de reproduction afin qu’elle soit en forme pour pondre et incuber les œufs, et protéger les petits.
Saison des amours
En Amérique du Nord, certains rapaces commencent leur saison de reproduction quand il y a encore de la neige au sol. Pour certaines des grandes espèces, le temps pour un couple de s’établir, construire un nid, incuber les œufs et élever les jeunes peut être plus long. Ces espèces doivent commencer tôt et investir plus de temps après que les œufs soient éclos. Certains aigles doivent investir 3 ans afin de produire 2 jeunes, puisque cela prend plus d’un an pour élever leurs oisillons. Les plus petits rapaces, comme certains faucons et éperviers, ont une saison de reproduction qui dure seulement une centaine de jours, incluant ici les parades nuptiales, l’incubation et l’élevage des oisillons!
Formation du couple
Chez la grande majorité des rapaces, les mâles et les femelles ont une coloration très semblable. La méthode universelle pour différencier les sexes des oiseaux de proie est que les femelles sont très souvent plus grosses que les mâles. Ainsi, la beauté des couleurs d’un individu ne peut pas influencer le choix d’un partenaire.
Plusieurs rapaces diurnes participent à des parades nuptiales. Par exemple, les oiseaux volent ensemble à proximité l’un de l’autre, parfois le mâle va prétendre attaquer la femelle et leurs serres vont s’agripper, forçant les deux à réaliser des acrobaties aériennes. Ils peuvent voler l’un en dessous de l’autre et faire des spirales, puis se relâcher. D’autres types de parades peuvent présenter le mâle qui se penche la tête répétitivement devant la femelle. Pour séduire une partenaire, le mâle exécute habituellement un nourrissage rituel pour prouver qu’il est un bon chasseur.
En général, les rapaces sont monogames, c’est-à-dire qu’ils sont fidèles à leur partenaire pour au moins pour une saison de reproduction, mais parfois pour plus longtemps. On croit que les Pygargues à tête blanche et les Effraies des clochers forment des couples qui durent très longtemps, voire pour la vie. Le couple se sépare pendant la période d’hivernation, mais se réunira à nouveau sur le même territoire l,année suivante. Certaines espèces ont à l’inverse des tendances polygames, où un mâle peut s’accoupler avec plusieurs femelles et vice versa. Les mâles Busards Saint-Martin ont souvent plusieurs partenaires, et ils doivent toutes les nourrir. Par contre, si l’une des femelles n’est pas satisfaite, elle pourrait bien se trouver un autre mâle.
Coopération
Quelques espèces de rapaces sont coopératives, c’est-à-dire que d’autres individus aident le couple à nicher. Chez les Buses de Harris, les jeunes nés l’année précédente restent souvent avec leurs parents et les aident à nourrir les nouveau-nés et à défendre le nid, ce qui permet au couple de produire une deuxième portée. Les jeunes aides acquièrent ainsi de l’expérience et assurent le succès reproducteur de leur famille. Certaines autres espèces de faucons et de buses ont des assistants coopératifs qui n’ont même aucun lien de parenté.
Les oiseaux ont tendance à revenir à l’endroit où ils sont nés pour se reproduire. Les territoires utilisés par une espèce sont donc bien établis. Les grands rapaces font habituellement leurs nids dans de grands arbres ou sur des corniches de falaises, en utilisant des branches et des feuilles. Les petits rapaces nichent plus souvent dans des trous d’arbre ou même dans des nichoirs conçus pour eux. Certains oiseaux de proie peuvent aussi nicher au sol, dans des terriers, dans des nids abandonnés ou sur des structures humaines, comme des pylônes de fils à haute tension. Une fois que le nid est construit, plusieurs espèces vont retourner à ce même nid année après année, rajoutant des matériaux à chaque nouvelle saison de reproduction. Si ce couple meurt, le nid sera probablement utilisé par d’autres couples de la même espèce. Ces nids deviennent parfois de véritables édifices; le record pour le plus gros nid de Pygargues à tête blanche est de 8m2, résultant d’un siècle de travail.
Certaines espèces, tels les faucons, milans et balbuzards, peuvent nicher en colonies (groupe de nids rapprochés) quand il y a une surabondance de nourriture et que les oiseaux sont moins territoriaux, compétitifs et agressifs.
L’accouplement
L’acte de se s’accoupler permet au sperme du mâle de féconder les œufs de la femelle pour créer des bébés. Pour s’accoupler, le mâle grimpe sur le dos de la femelle. Si elle est réceptive, elle lève sa queue et baisse sa tête, par après le mâle baisse sa queue de manière à aligner leurs cloaques et transférer son sperme. Les couples peuvent s’accoupler plusieurs centaines de fois pendant la période de ponte.
Les œufs
Les œufs féconds sortent du cloaque de la femelle. Les œufs sont pondus un à la fois, parfois à quelques jours d’intervalle, ainsi les œufs n’éclorent pas tous en même temps. Le nombre d’œufs pondus par une espèce dépend largement de sa taille et son régime alimentaire, variant de 1 œuf pour un condor à plus que 6 pour les petits faucons et les éperviers. Pour encourager la reproduction de certaines espèces menacées, les scientifiques peuvent collectionner la première ponte d’un couple, ce qui les obligent de pondre une seconde. Les œufs collectionnés seront incubés en captivité et les jeunes seront relâcher dans la nature.
L’incubation
Après la ponte des œufs suit l’incubation, où la femelle (et exceptionnellement le mâle) couvre les œufs, les gardant au chaud, assurant leur développement. Pendant l’incubation, elle est nourrit par le mâle et s’occupe seulement à tourner les œufs périodiquement pour assurer une bonne distribution de chaleur. Vers la fin de l’incubation, les oisillons se font entendre dans l’œuf. Le processus d’éclosion peut prendre 1 à 2 jours à compléter. Les oisillons viennent à bout de briser la coquille de l’œuf en utilisant une excroissance sur le bec appelé un “diamant”. Ce diamant disparaît bientôt après l’éclosion.
Rôles des parents
Pendant la période de reproduction, la femelle reste au nid. Elle pond et incube les œufs, nourrit les jeunes et défend le nid. Le mâle doit chasser pour sa partenaire pour la séduire et aussi pour s’assurer qu’elle a les réserves énergétiques pour la reproduction. Parfois ils s’échangent la nourriture en vol. Le mâle doit continuer de nourrire sa partenaire pendant toute la période puisqu’elle est fixée au nid pour incuber les œufs et défendre les petits. Chez les vautours, il y a un partage plus équilibré des tâches puisqu’ils sont des charognards.
Quand les oisillons sont prêts pour leur premier envol, les parents vont encourager les jeunes de voler des courtes distances vers eux pour récupérer leur nourriture. Ils sont alors obligés de voler pour avoir leur repas. Par après les jeunes vont suivre leurs parents et apprendre à chasser pour eux-mêmes. Cette période d’apprentissage dure quelques semaines à quelques mois.
À la naissance, les oisillons ressemblent peu à leurs parents; ils sont couverts d’un duvet souvent blanc ou grisâtre. La femelle continue de les couver pour les protéger du soleil et des intempéries. Le mâle apporte la nourriture au nid et la femelle en fait sa distribution, en petits morceaux crus, aux petits. Puisqu’il peut avoir une différence d’âge de plusieurs jours entre le premier et le dernier-né, il arrive chez certains grands rapaces que l’aîné se débarrasse de ou tue son cadet, ceci est assez commun chez les aigles. Les oisillons grandissent rapidement et, dépendant de l’espèce, sont prêts à voler 2 à 12 semaines après l’éclosion, avec l’apparition des premières plumes de vol (rectrices et rémiges). À ce temps, ils auront aussi atteint leur taille définitive.
LA MIGRATION
La migration est considérée comme un déplacement nécessaire dû à une fluctuation des ressources alimentaires. Donc, un rapace qui trouve ses proies en abondance au Québec pendant l’été doit migrer plus au sud pour l’hiver, où cette proie peut encore être trouvée en abondance.
Ici, en Amérique du Nord, on peut témoigner d’importantes migrations d’oiseaux de proie, tels les déplacements des Buses à queue rousse, Petites buses, Buses de Swainson, et d’Éperviers bruns. Pour migrer, les oiseaux utilisent les courants ascendants d’air chaud, appelés thermales. Ils n’ont qu’à ouvrir les ailes et se laisser emporter, économisant ainsi l’énergie requise pour battre les ailes. L’oiseau plane d’une thermale à l’autre en suivant sa voie de migration. Où il y a des concentrations des thermales, on voit des concentrations de rapaces migrateurs. À certains endroits, comme Hawk Mountain en Pennsylvanie, on y voit des milliers d’oiseaux par jour durant la migration d’automne. Ici, au Québec il y a plusieurs endroits où il y a un suivi des oiseaux migrateurs, dont près de Tadoussac et à Cap Tourmente.
L’ANATOMIE INTERNE
SACS AÉRIENS ET OS CREUX
Attachés aux poumons, les oiseaux ont des sacs aériens qui se remplissent d’air à chaque respiration. L’oiseau les gonfle donc comme des ballons pour s’alléger. Chez les humains, les os sont remplis de moelle; au contraire, les oiseaux ont les os vides. Certains sacs aériens pénètrent dans les os creux de l’oiseau.
Le poids
Les oiseaux ont beaucoup d’adaptations pour s’alléger, facilitant ainsi le vol. Donc, il n’est pas facile de deviner le poids d’un oiseau. Même s’ils semblent être gros, ils pèsent habituellement bien moins que ce que l’on pourrait imaginer. Un gros oiseau comme le Pygargue à tête blanche pèse environ 10 livres ou 4,5 kilos; à vue d’œil, il y a des gens qui le croient aussi lourd que 40 livres ou 10 kilos. Un petit rapace comme la Petite nyctale pèse seulement environ 100g ou ¼ de livre.
Division du poids
En général, le squelette d’un oiseau pèse moins que le poids de ses plumes. Ces dernières peuvent parfois compter jusqu’à 20% du poids de l’oiseau. Les muscles représentent près de la moitié du poids d’un rapace. Après un repas, la proie peut parfois compter pour 40 % du poids de l’oiseau.
Les femelles plus grosses!
Il n’existe que quelques espèces où l’on peut différencier les sexes par la couleur du plumage chez les oiseaux de proie. Par contre, ce qui est presqu’universel, c’est que les femelles sont plus grosses que les mâles. Elles paraissent plus costaudes et ont un poids plus élevé que le mâle. On nomme le mâle de certaines espèces le « tiercelet’’ puisqu’il est un tiers plus petit que la femelle. Les scientifiques ont formulé plusieurs hypothèses pour expliquer ce phénomène : par exemple, il serait avantageux que la femelle soit plus grosse pour mieux défendre le nid ou pour attraper de plus grosses proies.
LE SYSTÈME DIGESTIF
Les oiseaux ont un système digestif similaire aux humains mais avec quelques adaptions.
Jabot : Poche formée par un ballonnement de l’œsophage, où la nourriture demeure quelques temps avant de passer à l’estomac et d’où elle peut être régurgitée. Le jabot est absent chez les chouettes et les hiboux.
Estomac glandulaire : Première poche de l’estomac, comprenant des glandes digestives qui sécrètent des enzymes pour la digestion des aliments.
Gésier : Dernière poche de l’estomac, assurant le broyage des aliments grâce à son épaisse paroi musclée.
Boulettes de régurgitation
Les rapaces nocturnes ont l’habitude d’avaler leurs proies d’une seule bouchée, sans les déchiqueter à la façon des rapaces diurnes. Heureusement, les enzymes de l’estomac glandulaire peuvent dissoudre la majorité des petits os de la proie, mais pas la fourrure ou les plumes. Tous les aliments non-digérés restent prisonniers dans le gésier et forment une boulette (pelote) que l’oiseau va régurgiter. Cela prend environ une journée pour que le système digestif transforme une proie en boulette de régurgitation. En général, un rapace produit une boulette pour chaque repas.
Cloaque et fientes
Le cloaque est le passage commun des voies urinaires, intestinales et génitales; ici se mélangent l’urée et les excréments digestifs en fientes qui seront expulsées.
LE SQUELETTE
Le squelette de l’oiseau est complètement adapté pour le vol. On y voit plusieurs fusions d’os, ainsi qu’un bréchet prononcé où s’attachent les muscles pectoraux qui sont responsables du mouvement des ailes. On remarque également les larges orbites où se situent les grands yeux des rapaces. Chez les oiseaux de proie diurnes, des arcades sourcilières font aussi partie du crâne.